Banksy et moi, de Elise Fontenaille

Banksy et moi - Elise FontenailleL’appartement de Darwin fait face à un mur. Un grand mur de parpaings, qui met des larmes dans les yeux de sa mère quand elle le regarde. Mais pour lui, ce n’est pas si grave : il a l’habitude, et puis, Darwin aime bien son quartier. Un quartier où les loyers ne cessent de monter, à l’inverse du salaire de ceux qui y vivent, et qui voit régulièrement ses habitants les quitter, escortés par les huissiers ou la police. Heureusement, Darwin, lui, n’a pas d’expulsion à craindre : sa maman est chauffeur de taxi la nuit et, s’ils ne roulent pas sur l’or, ils ont de quoi vivre (en plus, nous explique-t-il, son « proprio n’est pas un requin, c’est rare, mais ça existe »).

« Mais qui est ce Banksy nommé dans le titre ? » oseront demander les moins cultivés*. Banksy, c’est l’un des personnages centraux de ce roman. C’est aussi le personnage dont on n’est pas sûrs qu’il a réellement pris part à l’histoire (du moins pas sous sa forme humaine : l’auteure a trouvé un moyen bien plus simple de l’inviter au sein de son récit). Mais peu importe, puisqu’on rencontrera d’autres personnages plus ou moins attachants (qui veut faire une petite virée dans catacombes poursuivi par des skins qui ne rêvent que d’une chose : faire de vous leur dîner ?). On regrettera quelques mystères et lieux communs (les choses ont l’air si simples, quand unetelle nous montre son chez-elle, le haut d’une tour où un miracle a fait arriver eau courante et électricité, et nous explique que c’est facile d’aller au collège en tant que mineure étrangère sans parents tout en restant cachée de la police** : il suffit de connaître un bonhomme prêt à vous y inscrire, quand un homme vous sauve in extremis de la précédemment citée bande de skins et vous emmène boire un verre, vous, deux collégiens, au milieu de la nuit et « regarder le soleil […], les gens qui passaient » (vous avez dit « au milieu de la nuit » ?? ^^)). Mais on pourra aussi les pardonner et apprécier le combat mené par ces jeunes vandales qui osent taguer des souris aux endroits de la ville où la police a sévit, et sans doute aussi la fraîcheur de ce tout petit roman, destiné aux petits et aux grands, qui s’il est critiquable, fait du bien (à l’image de l’écriture assez orale, un ton qui correspond bien à l’histoire).

 

Banksy et moi, de Elise Fontenaille, éditions Le rouergue, coll doado

 

* rassurez-vous, j’étais encore des vôtres jusqu’il y a quelques jours ^^

Un petit bonus pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas encore ce taggueur engagé 🙂

Banksy, Londres, 2008

Banksy, Londres, 2008

Banksy et moi - Naked Man, Park Street (Bristol), 2006

Banksy et moi – Naked Man, Park Street (Bristol), 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Napalm

Napalm

 

** Ceci devrait pourtant rassurer la jeune fille : https://ellealu.wordpress.com/2016/03/09/elle-a-lu-un-temoignage/ 😉

2 réflexions au sujet de « Banksy et moi, de Elise Fontenaille »

    • Merci à vous pour cette lecture ! 🙂
      (Et je suis désolée d’avoir écorché votre nom, je ne sais pas où j’ai été chercher cette particule. Pardon :/)

      J’aime

Laisser un commentaire