Les heures souterraines, de Delphine de Vigan

Les heures souterraines - Delphine de ViganMathilde et Thibault travaillent à Paris. Le stress, les embouteillages, les collègues, la mauvaise humeur générale dans le métro ou dans leurs voitures, ils connaissent.

En ce moment, tous les deux cherchent un sens à leur vie. L’un par rapport à ses choix, celui de dédier sa vie à son métier dans une ville qui ne cesse de trépigner, de vivre à toute allure, et d’autres choix plus intimes ; l’autre pour une toute autre raison : elle aimerait savoir pourquoi continuer d’aller au bureau si on ne lui confie aucun travail, si on l’exclut de toutes les réunions.

Ce petit bijou d’écriture nous donne à lire, parallèlement, la journée de Mathilde et celle de Thibault. Deux personnages qui sont à la fois semblables et différents. Qui ne se connaissent pas. Qui pourraient bien se rencontrer.

Si ce livre m’a mise en extase, ce n’est pas seulement pour l’écriture de Delphine de Vigan, ce n’est pas seulement pour le rythme de ses phrases, pour son utilisation des temps, pour ses phrases nominales et puissantes, pour ses bouts de discours indirect libre que je vois comme de pures merveilles, ce n’est pas seulement parce que je ne comprends pas comment elle fait pour utiliser tous ces outils et laisser quand même un texte agréable à l’oreille, un texte fluide et qui sonne juste… non, ce que j’aime chez cette auteure ne se résume pas à son écriture. J’aime aussi ses personnages, la justesse qu’elle met en eux, le réalisme qu’elle met dans le travail de construction de son récit, que ce soit au niveau des actions des personnages que de leurs pensées. Je les trouve complets, et justes. Et je pense que c’est suffisamment rare pour le remarquer, le surligner, le hurler sur tous les toits.

A cela s’ajoute évidemment la poésie, insérée par petites touches dans ce livre si terrible.

Un livre merveilleux si vous n’avez rien contre l’introspection à gogo, d’une beauté comparable aux douleurs qu’il décrit.

[Et, sans rien en dévoiler, j’ai aimé la fin.  Je l’ai trouvée juste. Honnête. La vie n’est pas un conte de fée.]

 

Les heures souterraines, de Delphine de Vigan, Le livre de poche

7 réflexions au sujet de « Les heures souterraines, de Delphine de Vigan »

  1. J’avais déjà très envie de lire ce bouquin, mais là, tu me donnes juste envie de me jeter dessus. Ou non, plutôt de le prendre délicatement entre mes doigts et de tourner les pages au gré de ma lecture, de me laisser à nouveau emporter par De Vigan…. *-* Je ne sais pas quand mais un jour, je le lirai, c’est obligé. Merci beaucoup pour ta belle chronique (et au passage, ton blog est super sympa! ;))

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    • Voui, c’est l’idée que j’ai de ce bouquin. Le prendre délicatement et lire et relire les passages que je trouve beaux. Ca faisait longtemps que je n’avais pas pris le temps de m’arrêter cinq minutes au milieu d’une lecture pour réfléchir, de revenir quelques pages en arrière pour relire un passage, bref, de prendre mon temps. Et ça m’a fait du bien. J’espère que tu auras l’occasion de le lire. 🙂
      Merci à toi Stéré ! 🙂

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  2. Ton avis à piqué ma curiosité, surtout que j’aimerais bien découvrir la plume de cette auteure dont les magazines parlent tant (et puis un livre qui t’a « mise en extase » ça promet 😉 ).

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  3. J’ai lu ce livre, je l’ai juste adoré, enfin, j’ai adoré tout ce qui s’y passait à l’exception de la fin qui m’a vraiment déçue.
    Dans ta chronique tu dis que tu as trouvé la fin juste, honnête. Tu as raison, entièrement, mais je ne comprends pas à quoi ça sert de finir un livre comme ça, en queue de poisson, surtout que je m’étais attachée au personnage. J’aurais préféré que l’histoire se finisse mal plutôt qu’ainsi.
    Bon, je critique, je critique mais c’est tout de même un très bon livre, c’est juste que j’ai vraiment été déçue en comparaison à No et moi.

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